
L'hiver est arrivé quand on ne l'attendait plus, quand on s'était habitués à la douce et étrange tiédeur de cet automne de fête et de rires, il est arrivé d'un coup, piquant, sans concession. On a quand même continué à chanter dans les rues, à danser comme des sauvages sur de la musique de sauvages, à trop picoler et parler trop fort devant les bars, on a continué à s'aimer fort, se faire des blagues nulles, faire des soirées à trop dans des apparts trop petits, à faire chier nos voisins. On a continué pour essayer d'oublier nos peines et pour nous rappeler notre bonheur d'être les détenteurs d'une liberté que personne ne nous enlèverait jamais et dont on profiterait jusqu'à en crever.